jeudi 30 novembre 2017

Rituels du mariage : suite

Une étude plus précise des scènes représentées sur les hydries, les Lébès gamikos ou les péliké n'auraient pas suffi : il faut lire les auteurs grecs tels que Hésiode dans sa "Théogonie" ou Eschyle et son" Prométhée enchaîné", Ménandre et "La Samienne", Antipater de Sidon et son "Anthologie palatine"  ou bien encore Lucien de Samosate dans les pages de son "Banquet" entre beaucoup d'autres, tous auteurs des siècles avant JC (pour donner un ordre d'idée à ceux qui ne situeraient pas bien, la Grèce antique)

 Revenons sur quelques précisions,  entre autres le rôle du safran qui teinte le voile de la mariée : le crocus sativus était bien connu des grecs pour ses propriétés tinctoriales (Krokos). On l'a utilisé pour vêtir de la "crocote" les jeunes Athéniennes qui s'isolent dans le sanctuaire d'Artémis  avant de se considérer en âge de se marier.
Mais aussi pour ses vertus médicinales.
Le parfum fait aussi partie de la fête  (Aristophane dans" l'Assemblée des femmes" souligne   "une femme ne se fait-elle pas baiser sans parfum".




         L'aryballe à écailles ci-dessous à droite est d'origine corinthienne






 La cruche à anses ci-dessus est une Oenochoé attique. Manière du Peintre de Maidias


Gros plan sur l 'amphore attique à figures noires. Les femmes portent sur leur tête des "liknon" paniers utilisés dans diverses circonstances, ici pour porter les cadeaux de la mariée, mais aussi lors des fêtes dionysiaques ou pour porter les objets du sacrifice.
Les deux personnages masculins  sont imberbes et vêtus de "l'himation" et du "chiton", les chevaux tirent un bige, signe de richesse de l'époux

Les sacrifices aux Dieux sont aussi un pan important de la vie des grecs anciens, nous aborderons ce sujet demain.

Commissariat général : Evelyne Ugaglia.
 Conservateur en chef du Patrimoine.  Directrice du Musée Saint Raymond .

Claudine Jacquet : Assistante principale de conservation du Patrimoine
Régisseur des collections, musée St Raymond

 Commissariat scientifique : Adeline Grand-Clément
Maître de conférences en Histoire grecque.
Université de Toulouse 2 Jean-Jaurès 
Laboratoire PLH-ERASME

Amandine Declercq : Médiatrice scientifique, membre associé de PLH-ERASME

Ghislaine Vandensteendam : Professeur de musique et d'histoire de la musique
musicothérapeute : membre associé PLh-ERASME et IRPALL université Toulouse 2 Jean-Jaurès 

Cette exposition a reçu le label Exposition d'intérêt national avec la participation exceptionnelle du Musée du Louvre.

                                 

mercredi 29 novembre 2017

Rituels grecs : le mariage

Cette exposition est beaucoup plus qu'une promenade ludique, les recherches qui entourent  cette investigation sur  "l'euskomia", l'harmonie et l'ordre du monde en accord avec la bienveillance des Dieux, ont été très poussées à Toulouse avec un programme de recherche collectif de l'Université de Toulouse Jean-Jaurès, le "Synaesthesia".
Expérience du divin et polysensorialité dans les mondes anciens. Approche interdisciplinaire et comparée

https://synaesthes.hypotheses.org/

Dans tous les événements de la vie, les gestes accomplis et les matières manipulées sont chargées de valeurs symboliques.
Les scènes reproduites sur les vases, outre leur aspect esthétique sont une source de renseignement sur ces rituels codifiés  mis en oeuvre pour s'attirer la bienveillance des dieux.




Au moment du mariage, ce sont Artémis, Aphrodite, Hermès et Héra dont on sollicite la "bénédiction".
Plusieurs étapes se succèdent avant une fête à l'éclat  pourrai-t-on dire éblouissant !!"
Tout d'abord "l'engyè," accord passé par le père de la jeune fille et son futur gendre, puis précédant  le "gamos" , les préparatifs (protelia).




Une des transformation notables dans le statut de la jeune fille  est l'attache des cheveux qui ne seront plus libres mais dissimulés sous un voile en chignon.

Le bain de la mariée est un moment de purification et les matières employées  plutôt naturelles ......? terre de Crète "krétikè gè", nitre et natron,  lessive de cendres, pseudolitros konia, lessive de soude, ou bien de la terre de Cimôle
"kimolia gè".
Après le temps du "décapage" ...    vient celui des onguents, huiles parfumées, le tout pour rendre la jeune personne attrayante et gage d'une fertilité attendue par la communauté familliale mais aussi citoyenne..

 (J'essaye de ne pas trop répercuter, ici,  les désagrèments subis par mes habitudes  qui, je vous le rappelle, consistent à prendre une vue d'ensemble, une imprégnation du sujet proposé et un retour plus attentif ou ciblé sur ce qui a le plus attiré mon attention ou mon intérêt.
 ce pourquoi vous avez une première photo, suivie plus tard d'une autre plus représentative 
assortie de sa vignette expicative dont je me dispense de prime abord.
Et cela était de beaucoup  plus  perceptible pour cette exposition que je vous présente finalement à l'envers de ma première approche).





Après les rituels du bain, vient le maquillage.  Pour nous le bronzage est très séduisant mais pour les grecs le blanc est de rigueur.. on met alors en oeuvre (je frémis) le carbonate de plomb décanté dans du vinaigre .
Les couleurs apposées sur ce fond blanc proviennent d'une algue (plocaniom coccineum ou rytiphlaea tinctoria ou d'un lichen des côtes méditerranéennes pour les tons violacés 'Phucos".
Oxydes de fer pour le rouge.

Noir de fumée en guise de Khôl,  mais aussi encore du plomb dans la "stimmis"
 qui est de la galène  et du stibium sulfure d'antimoine.







 mais aussi la terre noire de vignes l'ampélitis gè, le henné et le safran servant à souligner les paupières.

 Le vase du Peintre de Léningrad au Musée National de Varsovie nous enseigne que le jeune homme est lui aussi l'objet d'une toilette raffinée que des femmes mettent en oeuvre, la nuit à la lueur de torches.

Arrive alors le moment de la fête,  la maison est décorée, rubans, feuillages,  fleurs, comme l'on peut le constater sur le vase prêté par le Musée National de Copenhague . Le cortège, est aussi très représenté, en musique comme nous pouvons l'admirer sur la pysis à fond blanc du Peintre de Splanchnopt au British Museum











                                                                                           à suivre

mardi 28 novembre 2017

De la Grèce en passant par le Louvre jusqu'à Toulouse

Je suis très hésitante sur le titre à donner,  tellement l'événement est marquant et "d'intérêt national": il est presque encore trop tôt pour moi  pour savoir comment je vais vous restituer un parcours si passionnant ; il faut déjà que je m'attribue les perceptions les plus fortes  de cette exposition.

 En effet c'est une "Expérience sensible " que le Musée St Raymond nous propose, et cela n'a jamais été fait jusqu'à présent.

Déjà, et il faut que je vous le dise, ayant choisi   l'heure d'ouverture, il n'y avait personne et cela est bien exceptionnel car nul doute que lorsque l'information va être passée, beaucoup vont s'y bousculer .... ou bien alors les Toulousains n'aiment que les Romains !!!
 Il faut aussi que je vous dise que je n'ai pas suivi le parcours dans l'ordre prévu, au lieu de prendre à droite, j'ai pris à gauche et de ce fait j'ai commencé par les "Funérailles ".

J'aurais dû commencer par le "Mariage " puis pour le "Symposion" et le "Sacrifice", j'ai tellement fait d'aller et retours !!!!

L'essentiel des oeuvres exposées sont prétées par le Louvre hormis quelques pièces du British Museum et d'autres pays européens : Italie Suède, Danemark etc

Quelques photos ce soir pour vous donner une idée de la suite.






Accompagnée par le fond

 musical des instruments

 de l'époque, c'était aussi

une surprise de se voir

confier un petit "kleenex"

pour s'essuyer les doigts

après avoir testé

 onguents, huiles et autres

.... mais tout était

tellement impeccable que

je ne me suis pas risquée

 à tremper mes doigts

dans quoique ce soit !!!








 C'est bien vrai !! le but est atteint, c'est  très réussi, je me suis bien sentie ailleurs et autrement et vous le voyez je n'en suis pas encore revenue...




 https://www.youtube.com/watch?v=tCA6WNopQGo

vendredi 24 novembre 2017

La fragilité dans le temps

sous titre : Le verre dans l'Antiquité  ... ce titre vous intrigue !! ?

Je n'ai jamais eu la curiosité de comptabiliser les articles qu'en quatre années (dans un mois) j'ai consacré au verre  ... ils sont probablement nombreux,  ne parlons peut-être pas de passion mais presque ; j'aime toutes les formes sous lesquelles les artistes l'ont utilisé.
Cet intérêt remonte à beaucoup plus d'années puisque je garde toujours sous la main le catalogue d'une exposition de  2006  proposée conjointement par le Musée Archéologique de Catalogne et le Musée des Antiques de Toulouse.

Je feuillette avec vous quelques pages : Daniela Ferrari y consacre  un article sur le verre pré-romain et Maria Grazia Diani "le verre à l'époque romaine".
La création de cette exposition relevait alors du projet "Glassway. Interreg III-B Mediterraneo Occidental"  de l'Union Européenne.
Il faut dire que le littoral méditerranéen de l'Espagne est particulièrement riche  en beaux objets de verres antiques,  de Barcelone en passant par Ampurias, ou Tarragone, objets de fouille qui ont survécu au temps.
Je ne pourrai malheureusement pas vous donner la teneur entière des articles ni même la restitution de tous les objets exposés.

Valencia en 2008 a aussi reçu cette exposition :

 http://www.museuprehistoriavalencia.es/web_mupreva/exposiciones/45/va?q=fr


Il faut que vous ayiez la patience d'aller jusqu'au bout de l'audiovisuel pour apercevoir quelques unes des pièces majeures de cette exposition, avec la transparence offerte par le reportage. 

 Ce plat ovale est une pièce exceptionnelle,( fourchette de la fin du II ème - début du IIIème s après JC ) Originaire d'Europe occidentale.


 

 vous pourriez imaginer un puzzle de morceaux cassés... détrompez-vous,
dans l'Antiquité les verres les plus prisés étaient ceux qui reproduisaient de la manière la plus fidèle possible le cristal de roche c'est-à dire des verres incolores ou transparents, le tracé irrégulier reprend ici les veines du minéral.

 Ce type de verre très prisé au III ème siècle après JC était obtenu à l'aide d'un agent décolorant, le manganèse, qui permettait d'en éliminer le ton verdâtre originel.  Sa forme ovale est rare.(MAC Barcelone)

Vous aurez sans doute, aperçu aussi cette urne avec couvercle  et anses apliquées au Musée Archéologique de Tarragone.  Ier - II ème siècle après JC
 Soufflage à la volée


  L'industrie du vere n'aurait pu se développer en accord avec les circonstances sans la découverte de la technique du soufflage vers le milieu du I er siècle avant JC
Dans le même esprit de restitution des minéraux, ce vase de la première moitiè du I er siècle après JC. Trouvé à St Jean d'Acre,

 effet de mosaïque marbrée, soufflage à la volée




  Pour la technique :


 on ajoutait à la masse 

vitreuse des éléments

 préfabriqués chauffés

au four, en prenant 

 une portion du mélange

 et en soufflant dans la

 canne, on obtenait   

l'effet 
 
de marbre souhaité.








 Plus compliqué encore,

 les suivants ;




Pour conserver les onguents et  les huiles parfumées ces petits récipients devaient être opaques : ils mesurent toujours à peu près une petite dizaine de centimètres
Nous sommes ici sur des objets allant du VI ème au IV ème siècle avant JC.

 le premier à gauche trouvé à Ampurias, le suivant aussi, la 36 est une amphorisque originaire de Palestine III ème av JC : la dernière en provenance aussi de Méditerranée orientale ; façonnage sur noyau et filets appliqués en zig-zag.

On est plus habitué aux verres transparents  :




  
153,155 et 158 sont des balsamaires  pour concerver les parfums : la 154 et la 156 sont de petites amphores d'une dizaine de centimètres (sauf celle du milieu, 24 cm ) soufflage à la volée avec anneaux et filets en spirale appliqués sur le corps ou le col.
mais nous repassons aux années après J C.
 
Nous avons vu à Carmaux les perles africaines,  la fabrication des perles préromaines servaient aussi aux bijoux  et de préférence en imitant des pierres inaccessibles pour leur valeur, turquoise, albâtre, corail, lapis-lazuli.
Les colliers ci-dessous ont été trouvés soit à Puig des Molins à Ibiza, le plus grand est du IV -II ème siècle AV JC  
façonnage sur tige et décors appliqués
 la perle seule n°24 a été trouvée à Rosas 4,6 cm



Je suis désolée de ne vous proposer que de piètres restitutions de photos, il vous restera d'aller visiter le Musée Archéologique de Barcelone !..

 Ce vase de la période byzantine a été façonné avec la même technique qu'à la période romaine mais il est différent par sa forme et sa proportion.

 Originaire de Syrie, du VII ème après JC. Soufflage à la volée.


Je vous réserve de très belles surprises,  pour la semaine prochaine.









jeudi 23 novembre 2017

La grande verrière de l'Isle Jourdain

 Autant la verrière de la Casa Lis est à dominante bleue, autant celle de la maison de Claude Augé emprunte au soleil ses tons mordorés :
il faut monter le grand escalier et ne lever la tête qu'au moment où elle vous inonde de lumière, en compagnie d'autres vitraux latéraux.




Il n'y a plus qu'à admirer les rinceaux,  les bouquets, les motifs géométriques..


             Comme je vous le disais c'est le bouquet final, l'apothéose 








         Jusqu'aux angles de stucs qui reprennent encore les motifs floraux


 Tout est ici raffinement,  intentions ;  vous retrouvez toujours à tous les étages ce motif où certains voudraient voir le plumage d'un paon stylisé.


           Le lilas  est aussi présent, nous aurons vu beaucoup de fleurs.


Il faut bien redescendre !!... un nuage est passé


                Mais jusque dehors...... encore un iris sur la façade..


                                                                     surmonté d'une libellule

mercredi 22 novembre 2017

chez Claude Augé





Plusieurs personnalités sont évoquées dans cette maison :







Entrez.....




























suivez les bordures ,



             ne laissez pas traîner vos doigts.. sur le papier peint d'époque










Voici les "Comtoises" de 

Cyrille Caire

et plus curieux encore

  !!!!!!

un Jurassien

 à l'Isle  Jourdain,

 Route Impériale

 !!! cela fait rêver ...

 et les cachous Lajaunie ?


une institution !!









                    https://fr.wikipedia.org/wiki/Cachou_Lajaunie

                            https://www.youtube.com/watch?v=8bvBIHHcSPE

                                https://www.youtube.com/watch?v=MFZWUmuSG7U

                    https://www.youtube.com/watch?v=u2wX8HTIcxU


   Plus sérieux, une autre institution toulousaine, chère à nos coeurs !!



                     http://data.bnf.fr/12132658/armand_praviel/

       http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Armand%20Praviel/fr-fr/

Je vais bientôt refermer les portes de cette maison sur tous ses trésors ;

















mais pas avant d'avoir 

monté le grand escalier,

demain  !!

















http://classes.bnf.fr/dossitsm/gc418.htm