mardi 2 mai 2017

Le Biscuit

 Non ! je n'ai pas changé de sujet, le temps approche pourtant où il va falloir que je cesse de vous faire faire de la vaisselle .... et en matière de "biscuit" ce n'est pas l'art culinaire mais une autre forme de porcelaine..

Mes amis amoureux de la nature seront heureux que je leur en montre la plus parfaite illustration ;


Modèle de Blondeau d'après Oudry biscuit de Sèvres XVIII ème
  
 Pratiquement depuis le XVIII ème jusqu'à nos jours les sculpteurs ont collaboré avec Sèvres ou d'autres fabriques pour donner le jour  à cette porcelaine"cuite en blanc" qui conserve son aspect blanc mat à la sortie du four.

C'est pour cela que les conseils de se réfèrer  à votre goût seul, peut prévaloir.
 Ce biscuit peut être en pâte tendre ou en pâte dure  et ne porter aucune marque et qui plus est se révéler être un faux .
Si vous nen faites pas l'acquisisition au prix fort cela peut encore aller  !!
(Si vous avez lu le livre de Chavagnac (je l'attendais au tournant attendant de voir s'il mentionnant "Toulouse et Valentine"  ; il conclue qu'il n'y a oas de marque ... erreur).
 Vous avez sûrement touché du doigt que la plupart des manufactures se sont copiées.
Si vous avez la chance de trouver un biscuit qui peut être de Sèvres il y a des chances que vous ne trouviez que la marque du sculpteur ou de leur modeleur.
 Ces biscuits sont de toutes les tailles aussi bien très réduites que de grande stature.
Pour la technique : nous pouvons avoir du coulage ou de l'estampage : le sculpteur ou le modeleur réalise le sujet soit en cire soit en plâtre le moule définitif sera en bois pour l'estampage ou en plâtre pour le coulage.


         Biscuit de Strasbourg Fabrication de Joseph Hannong fin XVIII ème
        Grand bas relief "le Printemps" Musée des Beaux-Arts de Strasbourg

Cette pâte va être finement modelée et les pièces rapportées assemblées avec de la barbotine, retouchées encore si nécessaire pour être parfaites avant la cuisson. Les biscuits en pâte tendre  sont les plus recherchés car ils offrent un velouté, un grain plus fin et sont aussi plus faciles à travailler.
Joachim Kaendler à Meissen, en Saxe, était le plus redouté concurrent de Vincennes et c'est un peu pour cela que le sculpteur Bachelier ne pouvant rivaliser avec les coloris de Saxe, décida de laisser ses pièces en blanc. 
Jacques Bachelier était entré à Vincennes en 1748 qu'il suivit à Sévres , il était inventif et sut de ce fait concurrencer Meissen à son tour.
Il rédige un "Mémoire historique dont je vous donne quelques lignes.

  "Dans l'origine de la Manufacture, la sculpture n'avait ainsi que la peinture, d'autre objectif que l'imitation de l'Extrème-Orient.
Jusqu'en 1749, la sculpture était luisante et colorée.
L'impossibilité d'approcher les figures de Saxe, par l'égalité de l'emploi et l'éclat des couleurs, allait faire renoncer à cette partie quand le sieur Bachelier proposa d'essayer la sculpture sans couverte, c'est-à-dire le biscuit ; mais il n'y avait pas d'exemple de ce genre, aussi fut-il rejeté comme impraticable et ridicule.Inutilement il cita le marbre statuaire, qui n'est ni luisant ni coloré et qui a cependant des charmes ; ce ne fut qu'en 1750 que le ministre exigea que l'on fit l'expérience.
Le sieur Bachelier pensa que rien ne serait plus agréable au public et de plus facile exécution, pour l'espèce d'ouvriers qu'il avait alors sous la main, que de traduire en porcelaine plusieurs des idées pastorales de M. Boucher.
Ce genre eut le plus grand succès jusqu'à ce que M. Falconnet, chargé en 1757 de conduire la sculpture, y portât un genre plus noble d'un goût plus général et moins sujet aux évolutions de la mode"



                                                           Sèvres. Blondeau d'après Oudry

Bachelier était bientôt rejoint par le sculpteur ciseleur du roi, Duplessis, et leur fabrication atteint des sommets de perfection.
Une des élèves de Bachelier, Falconet imprime à son tour sa marque (façon de dire) avec des sujets plus graves.
 comme ce célèbre Pygmalion conservé au Musée du Louvre :

  Falconet ne travaillait pas seul il était aidé de Fernex et de Duru soit pour des ajustements ou des réparations.
En 1730 c'est Pajou qui entre aussi à Sèvres, soutenu alors par Madame Du Barry, il façonne en platre son buste mais l'envoie en Allemagne à Locré dans la fabrique allemande de Basse-Courtille,  pour sa cuisson.
 La collaboration européenne  s'étend avec l'arrivée du Belge Mons en 1741   qui avec Berruer et Le Riche fabrique en biscuit le buste d'Aguessau.
(conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris )
                                                                           à suivre

                   Marie-Antoinette. Biscuit de Sévres. Modèle de Pajou 



                                                                         





http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/parcours/xviie-xviiie-siecles/de-la-porcelaine-tendre-a-la/

ayez la patience de trouver les statuettes en porcelaine de pâte tendre, sur le modèle de Boucher.


https://www.kohn.paris/wp-content/uploads/2016/04/Marc-Arthur-Kohn_catalogue_13-04-2012.pdf


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