mercredi 1 mars 2017

Les verrières

 C'est l'aboutissement de cette série consacrée au verre, où j'ai rapidement brossé un tableau de son origine puis des diverses techniques employées.
La fabrication des verrières dans cet "optique"  m'oblige à reprendre les techniques qui nous permettent de considérer ces oeuvres comme un patrimoine fragile mais j'espère,  éternel  !!... ?



                            Cathédrale de Bourges. l ' Annonciation. XV ème

 Bâties pour glorifier l' Eternel, livres d'images exposées aux yeux de tous, bijoux précieux et colorés égayant les voutes des cathédrales, transformant la lumière en des mosaïques de couleurs qui évoluent selon les heures ou les saisons.

                  Auto-portrait d'Engrand Leprince. Beauvais, église Saint-Etienne

 Il faut repartir dans le Haut Moyen-Age, rouvir la Schedula diversarum artium  de notre moine Théophile, dont nous ne connaissons pas l'exacte identité .
( Certains pensent qu'il pourrait être l'orfèvre Roger de Helmarshausen).
 Ce traité  capital est rédigé entre 1110 et 1140.
 Il nous enseigne (comme nous l'avons déjà vu) qu'il faut mélanger deux tiers de cendres de hêtre et de fougère carbonisée avec un tiers de sable de rivière brûlés et  cuits dans des récipients jusqu'à obtenir la fusion.
 Ce verre était terne et verdâtre, cuit plus longtemps, le jaune ou le rouge pouvaient apparaître  et l'adjonction de sodium au XIII ème siècle le rend moins épais mais plus fragile.
 Le verre encore liquide était alors soufflé dans un cylindre creux puis coupé et poli en carreaux de d'une vingtaine de centimètres 
 Les inégalités de certains pouvaient renforcer leur effet optique.( Comme  les hommes préhistoriques savaient dans leurs dessins pariétaux renforcer la ligne d'un animal en utilisant certains reliefs de la roche)


                                                    Cathédrale de Metz Saint Antoine

C'est le moine (et on se demande alors si c'est bien un moine ? ) Héraclius au XIII ème siècle qui dans son" De Artibus Romanorum" décrit la méthode de coloration du verre.
 Nous avons déjà vu que l'addition  de poudres d'oxyde de fer et cuivre mélées produisent plusieurs  verts, celle d'antimoine produit le jaune, le bleu apporté par le cobalt qui seul doit être importé de Bohême ou de Saxe, quant au violet, c'est le manganèse.
 Selon les mélanges ou les temps de cuisson on pouvait modifier la palette de ces couleurs. 
Je dirai que là où cela se complique pour la compréhension d' un non-initié,  c'est lorsque le verre incolore dans sa masse est recuit avec une couche de verre de couleur extrêmement mince  : mais on pouvait procéder d'une autre façon :
 un cylindre  creux de mince verre rouge était couvert d'une masse de verre blanc par immersion dans un creuset
 Au XIV ème d'autres couleurs plaquées apparaissent et on commence à graver le placage ce qui découvre le fond blanc pour façonner les vêtements par exemple 
 C'est à Rouen dans la cathédrale St Ouen que l'on peut encore admirer cette production : la verrière date des années 1330.

Les ateliers étaient situés à la lisière des forêts de hêtres ou dans les clairières aux fougères abondantes.
 Le verrier de l'atelier conventuel s'occupait du découpage des carreaux, la coupe faite sur un modèle de la grandeur du vitrail dessiné à la craie sur une grande planche.
On y posait le verre pour relever le dessin puis ces pièces colorées étaient dégrossies au fer rouge avec un "grésoir" ou grugeoir ce qui n'est pas le cas pour les vitraux modernes coupés au diamant.
Théophile nous dit que le mélange de poudre de cuivre délayée dans du vin avec du verre de saphir bleu était facilement fusible ; ceci pour fabriquer les "grisailles" mais qu'il y a les grisailles brunes sur laquelle on pose une peinture transparente en demi-teinte, conjuguées aux grisailles noires pour obtenir le tracé du dessin
 La peinture sur verre permettait de répartir les couleurs sur deux faces revêtement partiel et en demi-teinte du revers pour soutenir la peinture à l'avers 
J'espère que vous me suivez ! ?.
les rinceaux, inscriptions ou autres motifs ornementaux étaient peints à la plume après le séchage de la couleur 
Pour les nimbes des saints et les chevelures blondes on emploie le jaune à l'argent composé d'argent moulu, d'antimoine sulfurique et un peu d'ocre.

 Je pense que pour aujourd'hui notre attention est épuisée  !!

Les vitraux modernes sont plus souvent traités dans la masse mais ne mélangeons pas les genres !!!!


https://www.youtube.com/watch?v=dbDcaM2kTuU

https://www.youtube.com/watch?v=0M5MyaKhJEg

https://www.youtube.com/watch?v=56_1YULLeXk


 Mes photos de la Cathédrale de St Just à Narbonne sont encore accessibles

                                                                   vitraux XIV ème

celui du grand rassemblement des Dominicains auquel j'ai assisté pour les 800 ans de la présence dominicaine aux Jacobins de Toulouse aussi.

 bien que d'inspiration ancienne les vitraux des Jacobins ont été réalisés de  de 1951 à 1964 par Max Ingrand.

 http://societearcheologiquedumidi.fr/_samf/memoires/t_65/163-184_Bayle.pdf

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