mardi 31 mai 2016

Préhistoire

 Vous savez bien qu'entre deux inaugurations, les floraisons et autres passions, une d'entre elle reste toujours en exploration : la préhistoire .
Je vais vous parler aujourd'hui d'un petit fascicule "dégoté" je ne sais plus où, il y a quelques années ; l'idée de l'extirper des rayonnages m'est venue en apprenant la "remise" à jour de la grotte du cerf rouge, des jeunesses,.. par rapport aux Aurignaciens que nous avons évoqué récemment.... que -14.000 ans !!
 le titre "Emblèmes attribués à des objets Gallo-Romains 
                          Bases Frontales de bois de cerf
                                Mr Grasset Ainé 
      Fascicule du Musée de la Ville de Varzy  (Nièvre)

 Lequel se révéle une énigme proposée à cette date ( environs de 1834) puisque Grasset fait mention de la visite de Geoffroy Saint-Hilaire, illustre naturaliste, à sa collection.
Le fascicule en ma possession porte aussi la dédicace manuscrite :
 à Monsieur Paul Odent, Préfet de la Nièvre, commandant de la Légion d'Honneur, officier de l'instruction publique, hommage de haute considération, d'un profond respect, de la part de l'auteur.

Enfin, de quoi s'agit-il  ? et j'en finirai avec les apartés... (j'espère que depuis lors, ces meules perforées auront fait l'objet d'études plus approfondies )

 Une dernière suggestion, lisez absolument " Nos ancêtres les Gaulois" de Jean-Louis Brunaux Directeur de recherche au CNRS (Seuil 2008)
 Passionnant !!! il s'appuie sur les écrits du grec Poseidonios,  érudit professeur de stoïcisme à Rhodes qui en savait bien plus sur nos ancêtres pour les avoir fréquentés..

Alors ces meules de cerf perforées ? mais surtout tranchées :  quelle dévotion , quelles protections, quelles destinations, emblêmes ou amulettes ?? la 1 et la II
 ont été découvertes en 1865 la III enfouie parmi les matériaux et décombres d'une villa gallo-romaine "lorsqu'une tranchée fut faite près de Mailly le ville (Yonne) pour l'exécution des travaux de la ligne de chemin de fer d'Auxerre à Nevers et offertes au Musée de Varzy par Anastase Czelinski attaché à la direction de chemin de fer.

Si Mr Grasset a pris la peine d'éditer ce fascicule, c'est qu'à ce moment-là aucun autre exemple  de cette pariie du bois de cerf n'a été trouvé.
 Preuve à l'appui des 43 fragments de bois de  cerf représentés dans les six premières planches de l'ouvrage du savant Boucher de Perthes : - Antiquités celtiques et antidéluviennes, 1er volume chapitre XIV
 Même Mr  l'Abbé Cochet, consulté, n'a pu se prononcer sur leur véritable fonction. Non plus qu'Adrien de Longperier membre de l'Institut de France.

                                                                     document numérisé
https://www.youtube.com/watch?v=SNW81-2is-M


http://www.hominides.com/html/actualites/homme-cerf-rouge-red-deer-chine-14000-ans-0574.php

 Sur la toile, quand on y galope, on trouve toujours au détour du chemin quelque chose que l'on attend pas et que l'on ne veut pas perdre !!!

http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=567

lundi 30 mai 2016

Palette

 Meublez le silence par le tendre "Nuages" de Django Reinhardt, qui m'a toujours fait rêver.   https://www.youtube.com/watch?v=DY0FF4iR9Cw



La nature sait se faire tendre, après la violence des éléments, cherche-t-elle à se faire pardonner ; elle offre tous les gris, tous les bleutés, tous les roses.



Il n'y a pas si longtemps c'était la violence d'un "Colorado" presque inquiétant.
 Tableau mouvant, nuages délicats doucement poussés par un vent enfin apaisé. Instant à saisir avant que le soleil complice ne nous ait donné son" bonsoir".


Il n'a pas été tendre avec les roses du jardin dont les plus écloses n'ont pas résisté.

Rectification faite :  voilà la César
 et les Constance  Spry  toujours somptueuses

Il me restera à vous promener parmi des rhodendrons, les iris d'eau et les vegelia ou l'Orientalia et la Goscinny, jaunes ou orangés.

vendredi 27 mai 2016

Au Château d' Eau : suite

Revenons quelques instants sur ce lieu privilégié où les roues ne tournent plus pour amener l'eau aux Toulousains mais d'autres sources de connaissance, au gré des saisons qui se succédent.



         "Seuls des indices ténus peuvent nous ramener à la complexité des événements produits par l'histoire et maintenant "caché "sous" le paysage naturel.
Bien que dans ces images, on peut reconnaître ce qui reste d'une tranchée, cette photographie est avant tout une image de ce qui n'existe plus ; il est un enregistrement de traces lointaines semblables à la plus ancienne preuve d'archéologique, qui nous parle à travers des fragments de réalités perdues, à travers les ruines.
Paola De Pietri ne travaille pas seulement sur ce qui est marqué en temps proustien comme "mémoire volontaire" qui est, la mémoire activée par la réémergence de données organisables précises ( et donc aussi des données photographiques ) - mais aussi sur une "mémoire involontaire " qui se nourrit de sensations vagues et les plus subtiles des allusions.
L'artiste cependant, ne s'autorise pas à se laisser emporter par de mystérieuses rencontres entre son regard et la scène qui est en face d'elle.


Au contraire, elle formule à priori, une pensée qui peut la guider dans son enquête.
Sa photographie est un projet ; elle est une pensée qui, à partir de la mémoire des histoires de cette guerre lointaine maintenant - histoires entendues dans la salle de classe ou dans la famille - remonte dans l'histoire.
Suivant cette idée, Paola De Pietri, a cherché et vérifié la réalité matérielle des anciens sites de la guerre sur la montagne.
Où il y a un siècle il y avait la guerre, maintenant il y a la nature, et les signes qu'elle a laissé sont mélangés dans la roche de la montagne et dans l'herbe qui recouvre tout.
Si, afin de transformer la pensée en images, Paola De Pietri réalise un travail de conceptualisation, cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'histoire ; mais là encore, il est un genre unique de l'histoire dans laquelle le vide et le silence dominent : un histoire dépourvue de son objet.
Nous avons beaucoup réfléchi, ces dernières années, à la fin des grands récits et à l'aplanissement de la profondeur de l'histoire dans un présent à une dimension, sur la fragmentation, l'impermanence et la discontinuité des langues, la transformation rapide des connaissances, et l'impossibilité de comprendre les principales caractéristiques de l'âge dans lequel nous vivons ou d'imaginer le passé.

Nous nous sommes demandés s'il était encore possible pour l'homme contemporain de réfléchir sur lui-même dans le grand processus de l'histoire en cherchant des traces et des significations possibles de cette histoire dans le présent.
Paola De Pietri a abordé ce problème d'une manière qui est à la fois directe et radicale - frontale, on peut dire.
Elle a choisi d'aller à plusieurs reprises et de manières programmées, avec son corps et ses pas, sur ces hauteurs où les hommes ont construit, se cachant comme leurs ancêtres préhistoriques, ont combattu, tué et sont morts.
Afin de se rapprocher d'un grand récit, elle a engagé son corps pendant plusieurs années, en explorant à fond les montagnes.

      L'histoire, si elle doit être encore perçue parmi les problèmes de notre postmodernité, exige du temps et des efforts."
                                                                       Roberta Valtorta


jeudi 26 mai 2016

Transformer la pensée en image

 C'est le titre d'un long article que Roberta Valtorta consacre, le 6 mai 2011, à Paola De Pietri et dont je vais vous restituer la totalité.

Trouvée au Château d'Eau,


 :
 mes photos de ses photos sont loin de restituer la finesse du grain, le détail infime qui rend compte du bouleversement de la nature sous les coups des canons ou des mines.

Sur les montagnes, où le temps humain s'est arrêté et où seul le rythme de la nature a imprimé sa trace, les paysages naturels sont en fait le résultat de batailles livrées et de vies vécues tous les jours pendant des années par des centaines de miliers de soldats.
                                Paola De Pietri 

 To Face
    "Un charme silencieux, une vue quotidienne de la nature plutôt différente de l'image attendue, basée sur la magnificence et l'émerveillement, image acceptable des montagnes qui est si prégnante dans l'imagination des touristes, et que nous tous créons quand nous sommes en vacances.
 Ce sont des paysages de montagne, certes, mais Paola De Pietri évite judicieusement le risque et la tromperie de la beauté des paysages, des riches et vives couleurs et des lumières attrayantes et remarquables, optant plutôt pour un style de photographie subtilement et délicatement non spectaculaire.
Comme toujours dans le travail de cette artiste rigoureuse, dans "To Face" , une étude récente des zones de montagne qui ont été le théatre de la Première Guerre Mondiale, quelque chose se cache sous l'apparente simplicité ; quelque chose qui est apporté en fait consciemment par les douces couleurs de la beauté.
Car, comme presque tous les paysages contemporains, ce paysage n'est pas tout à fait naturel : il a été modifié par l'homme et façonné par l'action de l'histoire : la Première Guerre Mondiale, la "Grande Guerre" qui a produit le XXème siècle et y a laissé sa marque.

D'une part les hommes ont manipulé les montagnes, les transformant en un lieu équipé d'accessoires nécessaires à la guerre, comme les routes, les tranchées et les dépots d'armes  et de munitions.
D'autre part la guerre a elle-même infligé ses marques au paysage et a changé sa morphologie, la destruction et le remodelage de la substance de la montagne et provoquant des ruptures dans la continuité du paysage.
Mais si l'homo faber construit et détruit, au cours de l'histoire, la nature travaille à réabsorber  ce que l'homme transforme constamment.
En choisissant un endroit où les arbres, l'herbe, la terre et les pierres couvrent les marques laissées par la guerre, Paola de PIetri, comme sur un terrain montagneux, se déplace le long de la crête mince qui sépare la mémoire de l'obscurité de l'oubli.
Nous sommes habitués à penser que la photographie sert de support à la mémoire car elle fixe les informations, et ainsi les préserve.
 Cette pensée est devenue une sorte de certitude, elle nous tient compagnie.
Dans "To Face" , cependant, notre mémoire est stimulée non seulement par cet aspect de l'image qui est claire et visible, mais aussi par ce que nous percevons seulement comme des traces, des ruines, des éléments épars, et aussi par ce qui n'est pas visible et ne peut donc pas être enregistré".

  à suivre

lundi 23 mai 2016

D'autres feuilles

 Il ne s'agit pas de littérature,  éphémères mais sans cesse renouvelées  et sans doute pour longtemps, mortes et encore foulées,  jusqu'à ce qu'englouties dans l'humus, elles participent encore au renouveau de la nature,

                                  Feuilles de frênes
                                Frémissantes sous le vent,
                                 Ou bien de hêtres.


Crosses déployées,
Feu d'artifice de verts,
Coupe nature.


 Déjà les genêts
Mais encor les violettes
Touches de jaune.

Rien ne se ferait
Sans ces eaux ruisselantes, 
Sang de la terre.

Au bord du chemin
Sentinelles des forêts
Toujours aux aguets.


Quelques fois, blessés
Mais jamais mis à terre
Et toujours vivants.

Feuilles, pigments et bronze

                                    huiles et pigments sur toile 
 matière soyeuse  et généreuse qui laisse son empreinte sur le doigt, couleurs chaudes, hormis le noir qui n'est pas dénué de profondeur :

 
Pour le bronze :  petits et grands oiseaux stylisés mais combien expressifs

                                                       Feuilles fermées.

dimanche 22 mai 2016

Autres expressions artistiques






Pratiquement dans le même

 bâtiment,  une autre expo,

 plus en accord avec mes 

goûts ; le bois, le fer, le 

papier, le pastel, une 

représentation  concrète,

 où l'artiste exprime aussi 

sa sensivité, nous 

communique ses intentions,

 sans violence.













































 Voilà bien un poète, au fond, j'aime l'art quand il est poétique et me ramène à la nature lorsqu'elle aussi exprime sa poésie.
 C'était le cas hier, lorsque j'étais en montagne et je vous en montrerai   quelques exemples. Je garde donc les feuilles pour demain.

vendredi 20 mai 2016

encore du "blue"

 Laurent Pernel. Reflex blue, installation plurimedia..............................
 dont je n'ai qu'à peine apprécié la première approche, une Marianne transportée dans une voiture qui se superpose à celui d'une jeune femme: dédoublement chair-mi plâtre, dit l'artiste, le pire restant à venir, des fascicules de professions de foi d'hommes et femmes politiques pompeusement annonçés reliés fait main dont l'intérieur, (un simple fil) en double page sont des agrandissements de la peau .... et des poils de l'artiste...... (pas de photo de ma part à l'appui)


 pour la suite, un mur entier de cette  pièce cube bleue ; peut-être allez vous y percevoir des intentions, pour moi, obtus.

Plus explicite Elan et Elégie de Lorena Zilleruelo née au Chili et qui vit en France depuis l'âge de 18 ans.
Elle reprend ici l'idée de l'oeuvre de Giuseppe Pelizza da Volpedo, Il quarto stato dans la collection du Musée du Novecento à Milan qui est considérée comme un symbole artistique de l'engagement pour les luttes ouvrières. Sur cette gigantesque toile, la video nous propose une foule en marche qui nous entraîne dans le mouvement général :


 Rythm 10 de Marina Abramovic (Montenegro) née en 1946 à Belgrade vit et travaille à New-York

(on se demande .. quand elle va "déraper";  planter un couteau entre ses doigts de plus en plus vite." De la nécessité de dépasser la peur et du pari insensé qu'il faut engager ".
 Pas de restitution photo de ma part pour la video "Crysalide : ça tient à trois fils d'Adel Abdessemed artiste franco-algérien né en 1971 à Constantine qui vit et travaille à Londres.
Il  déshabille allégrement en tournant autour, dévidant le fil de laine de son niqab, une jeune femme qu'il a choisi aux formes généreuses : mise à nu double du corps et des mécanismes des pouvoirs religieux...

Je ne vous montrerai pas non plus la video Barbed Lula de Sigalit Landa, nue, elle pratique le Hula Hoop avec du fil barbelé, on a mal pour elle ; artiste israélienne, elle travaille à Jérusalem.
Non plus que  celle de Teresa Margolles née à Cullacan,, son éphèbe nu aussi est aspergé par des seaux d'eau contenant les fluides des corps autopsiés de la morgue de Mexico : une explication pour confronter" la grâce vivante du jeune homme et le rappel symbolique et physique de la mort".
 Plus à l'aise avec News from the Near Future de l'artiste indonésienne qui vit à Amsterdam, Fiona Tan, video qui propose alternativement des vues d'eaux calmes ou d'inondations.
 A mon sens bien en place dans ces moulins, au ras du Tarn, et qui nous confronte avec le pouvoir quelquefois dévastateur de l'eau.

 En retrait pour bénéficier de son reflet, cela manquait de lumière.

 La video suivante Deeparture, de Mircea Cantor filme la confrontation d'un loup et d'une biche dans une pièce vide, un cube blanc.
 Je souffrais pour ces bêtes qui haletaient, tournaient en rond et perdant tout repères, oubliaient qu'elles étaient prédateur et proie.

 Rappel d'une expérience similaire de Joseph Beuys qui s'était enfermé pendant plusieurs jours avec un coyotte.


















il y a encore 8 autres artistes



Et pour terminer "a joke"...

 d'Isarde, née à Toulouse qui vit en Ariège ;   elle cherche une issue à cet enfermement, un blues qui lui fait  souhaiter ardemment de  retrouver la lumière et l'air pur...................


 toutefois quelques barreaux la retiennent encore de se jeter à l'eau  !!!!!!!
 bain salutaire et purificateur.......................