mercredi 7 décembre 2016

Innovations Romaines

Nous avons vu comment l'expansion grecque  avait élargi la diffusion des parures hellènes, cette fois-ci c'est l'expansion romaine qui met fin à leur pénurie en or.
Nous savons bien , nous, les Pyrénéens, que les Romains ont largement puisé dans nos mines. L'or dans les derniers siècles avant Jésus-Chrit ne suffisait pas à la confection des bijoux, il fallait aussi payer les légions.
Rome n'est pas à court de lois, elle en promulgue deux déjà au III ème av J Ch,  la "Lex Oppia" qui ne permet pas aux femmes de porter plus de quinze grammes d'or  puis "la loi des Douze Tables" qui limite la quantité d'or enterrée  dans les sépultures ( en 450 de notre ère).
Ce sont généralement les joailleries grecques ou étrusques qui circulent jusqu'en 27 av J C, période impériale,  mais vers les années 200 les Romains créent leurs propres modèles, l'opus interassile, travail ajouré précurseur des "ajours" bysantins que nous verrons plus tard.
L'arrivée massive de l'or et des pierres précieuses balaye les lois restrictives et l'on assiste alors à une "exposition" massive des ornements dont les bagues sont les plus  représentatives du statut social de ceux qui les portent, hommes et femmes.
Nous sommes loin des bijoux légers des Grecs .! plus le bijou est lourd en or, mieux on montre sa richesse.
Il ne faut pas en déduire que  tous nous sont  parvenus ; nous avons vu que le British Museum en possède une certaine quantité.
 On a une idée de ce que pouvaient être ces parures grâce à la découverte de Pompéi et notamment de ce fameux portrait, aussi au British Museum.

  Outre les gemmes enchassées, les romains mettent au point les intailles  et les camées, on remarque aussi l'utilisation des figures représentées sur les pièces montées en bagues ou en bracelets et colliers.
 et dans l'ensemble la joaillerie devient plus sobre en se libérant des influences grecques, mettant plus en avant les pierres enchassées.
 Encore fallait-il pouvoir se les procurer, les émeraudes venaient  d'Egypte, les grenats d'Europe orientale, topazes, agates, perles et diamants bruts d'autres territoires conquis.
Cette planche illustre bien ces diverses techniques ;


 noeud d'Héraclès
 intaille
 anneau en interassile
 anneau en monnaie
 et pierres fines enchassées

 Les boucles d'oreilles sont aussi différentes.

 plus simples; le commanditaire de ce bijou, moins riche sans doute ne peut commander qu'un grenat et pour retrouver le vert des émeraudes, il emploie du verre coloré.

Je me souviens avoir été émerveillée lors de ma visite au Grand Palais à Paris de l'exposition "L'or des Scythes", suffisamment impressionnée pour, j'en frémis  !!!  il y a quarante ans !!!  ne l'avoir jamais oubliée :

 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1975_num_119_3_13163

Les Scythes,  d'autres envahisseurs, qui se rendent maître de l'Asie Mineure  sept siècles avant J C,  sont les dessinateurs et auteurs probablement les plus brillants de l'Antiquité.
Il n'avaient pas, comme les romains plus tard, de limitation dans l'ensevelissement de leurs morts dans les kourganes et leurs tombes ont révélé des trésors.
Leur maîtrise de l'ornementation animalière est époustouflante, et c'est leur marque de fabrique.



                                                          Musée de l'Ermitage
 Il y a longtemps que je propose  ce cerf très stylisé  du IV ème siècle av J C conservé au Musée de l'Ermitage.

   La tombe de Certomlyk en Russie Méridionale a fourni un certain nombre de bijoux en or repoussé mais c'est au Kurdistan que le cercueil de Ziwiyé a livré un trésor inestimable ou cette représentation animale est faite avec le plus de vigueur.

 https://books.google.fr/books?id=s4OlCgAAQBAJ&pg=PT22&lpg=PT22&dq=cercueil+de+ziwiy%C3%A9&source=bl&ots=koH8so54hX&sig=XfgAqBVOkj9w0vOJ0aeB5fLUFVY&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiZhL32--HQAhUFORoKHSqkD2oQ6AEIHTAA#v=onepage&q=cercueil%20de%20ziwiy%C3%A9&f=false

 Mais, l'on est jamais tranquille, au IV ème siècle, d'autres peuples nomades poussent les Scythes vers la Crimée et restent maîtres des steppes, ce sont les Sarmates, puis, transactions commerciales aidant, la joaillerie grecque fait son apparition dans les tombes des ces iraniens d'origine.
C'est le trésor d'Oxus aux confins de l'URRS et de l'Afghanistan qui livra le plus grand nombre de bracelets,de diadèmes ou autres joailleries (II ème siècle); si le Musée de Léningrad en posséde quelques uns, c'est une fois de plus au British Museum qu'il vous faudra aller.

https://books.google.fr/books?id=AYQM8yb4uRAC&pg=PA111&lpg=PA111&dq=tr%C3%A9sor+d%27Oxus&source=bl&ots=uMcFxqb2Ls&sig=zgqnp-RgmsBr2pTIyClo7V-P_48&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjrjKbC8-HQAhVJ2BoKHfyiD1MQ6AEIYDAI#v=onepage&q=tr%C3%A9sor%20d%27Oxus&f=false
 Mais il est encore à remarquer que ces tombes Sarmates livrent une joaillerie tres "Scythe" et si c'est dans leurs tombes qu 'elles ont été découvertes , je trouve frappant qu'elles présentent une décoration animalière aussi semblable......


Ces griffons ailés du trésor d'Oxus devaient,  dans leurs alvéoles, contenir des pierres colorées enchassées : 

 autre  bracelet en or repoussé,  Art Scythe du IVème à Léningrad
                                            mise à mort d'un cerf par des griffons 

Remontez jusqu'à la première page :

 https://books.google.fr/books?id=LQkLkdWh0MsC&pg=PA234&lpg=PA234&dq=tr%C3%A9sor+de+Certomlyk&source=bl&ots=QPUbY9BKb9&sig=0N8XE_MAj7C6W-NS_B6gNXzMxKQ&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwilzLXo-uHQAhUCQBoKHVupAFsQ6AEIHTAA#v=onepage&q&f=false

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